Reconstruire la paroisse

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Notre Dame Photo par Nivenn Lanos on Unsplash

J’ai récemment parlé avec des amis qui sont membres de l’Église du Plateau à Montréal, et ils me parlaient du groupe cellule de l’église duquel ils font partie. Le groupe consistaient de bons amis qui habitaient un rayon d’environ trois minutes de marche les uns des autres. J’ai trouvé ça très attrayant, mais ce n’est pas trop surprenant, car à peu près la moitié des membres de cette église habitent le quartier où elle est située, ce qui permet une communauté organique et une implication naturelle au sein de leur entourage.

Si, comme j’ai proposé la semaine dernière, nous devons montrer une image complète du Royaume de Dieu afin de faire comprendre le message de l’évangile, je crois que, dans notre contexte, une approche hyper-locale est le chemin vers lavant. Contraire au passé, quand la foi chrétienne était partout, nous n’avons ni les ressources ni les gens pour saturer notre société d’exemples de lumières qui brillent devant les hommes, afin qu’ils voient nos bonnes oeuvres et glorifient notre Père (Matthieu 5:16). Mais si nous nous concentrons dans, et sur, un quartier en particulier, nous pouvons rendre le Royaume très visible aux habitants de ce voisinage.

Même si une telle emphase est rare de nos jours, l’idée est veille, et autrefois elle se pratiquait partout dans le monde, dans les pays chrétiens, sous forme de la paroisse. Au Québec la paroisse formait un des pôles principaux de la communauté, mais la pratique n’est pas limitée aux églises Catholiques – elle existait aussi dans les régions protestantes. Si vous avez déjà écouté une série de télé situé en campagne ou en village anglais, vous verrez la même chose autour de la paroisse anglicane, et même mon église (l’Église réformée du Québec) parle de nos assemblées en termes de paroisse.

Malheureusement, avec le temps des pressions culturelles, comme la désintégration du travail de la communauté, la dépendance de l’auto et la vie de banlieue, et le consumérisme et expressivisme qui nous conduit à choisir une église selon nos propres préférences, ont eu comme conséquence la disparition de la paroisse locale.

Alors c’est clair qu’adopter un modèle paroissial ne se fait pas tout seul. Pour l’Église du Plateau, la présence des membres dans le quartier a fait parti des valeurs de l’église dès son implantation. Mes amis, ensemble avec beaucoup d’autres personnes, y ont déménagé pour aider à démarrer cette église. Déménager pour se joindre à une communauté chrétienne est un grand engagement, et va à l’encontre de plusieurs valeurs précieux pour notre société moderne.

Mais à mon avis, une vie intégrée dans sa communauté vaut certains sacrifices – surtout si elles viennent avec la promesse de voir le Royaume de Dieu incarné autour de nous, à tous les jours.

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