Les Québécois ne cherchent pas la communauté

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Le ministère de Pouvoir de Changer au Canada est en train de modifier son approche en matière d’évangélisation pour mettre plus d’emphase sur le ministère relationnel au lieu d’évangélisation « au hasard » dans des endroits publics (questionnaires au campus, sondages à grand échelle, etc). D’un côté ceci marque un changement important et nécessaire, entre autre parce que dans le passé nous avons tellement mis l’accent sur les randoms, qu’on a beaucoup négligé l’approche relationnelle qui est souvent plus efficace dans notre contexte canadien.

Cependant, c’est un changement qui me cause pas mal d’hésitation dans le contexte Québécois, car pour réussir un évangélisation relationnel, il nous faut des amitiés… et à vrai dire, moi, je n’en ai pas vraiment.

Je ne suis pas le seul immigrant au Québec qui vous dirait qu’il est extrêmement difficile de s’insérer dans le cercle proche d’un Québécois. En général (et oui, c’est toute une généralisation), les Québécois ont déjà tous les amis qu’ils veulent. Ils ne voient pas le besoin de bâtir d’autres amitiés, et vraiment gagner la confiance de quelqu’un prend énormément de temps : des années, non des semaines ou des mois comme on verrait dans un contexte universitaire ailleurs au Canada. Et ça fait en sorte qu’un temps de scolarité, soit trois ou peut-être quatre ans, exclue la possibilité d’avoir une telle influence dans la vie de quelqu’un.

Ce qui est de plus, cette situation a comme conséquence qu’attirer les Québécois dans un nouveau groupe communautaire (une méthode classique des ministères étudiants partout) est également difficile.

Ça ma pris environ dix ans de frustration pour me rendre compte que les Québécois ne cherchent pas la communauté. C’est un constat qui aide, au moins, à définir le défi devant nous en tant que missionnaires. Ça nous aide à comprendre pourquoi les jeunes ne veulent pas s’impliquer, et ne répondent pas aux invitations à venir à une activité ou à se joindre à un groupe.

Certes, la solution n’est pas claire. Mais il me semble que nous pouvons ignorer un besoin qui est quand même présent – et la communauté est l’un de nos besoins les plus fondamental. Dieu nous a crées comme êtres fondamentalement relationnels. C’est pour faire partie d’une communauté, avec Dieu et avec d’autres êtres humains, que nous existons. Alors mon hypothèse est : même si les Québécois ne cherchent pas une communauté, une communauté est quand même la solution pour les rejoindre. Là-dessus je me fie la promesse de Jésus, qui a dit :

C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » – Jean 13 : 34-35

Alors pourquoi avons-nous tant de misère à voir des Québécois se joindre à nos communautés? Parce que les Québécois n’ont jamais vu une vrai communauté, alors ils ne savent pas qu’ils en ont besoin. Et voilà mon sujet pour la prochaine fois…

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